jeudi 28 mars 2013

Portrait de la mère de Momo

La mère de Momo
par Lena F. et Karen

La mère de Momo l'a abandonné quand il était petit. En apprenant que son ex-mari, le père de Momo, s'est suicidé, elle vient chercher son fils, probablement à cause d'un sentiment de culpabilité. Il la reconnait tout de suite, mais ne lui montre pas sa vraie identité. Il se fait passer pour Mohammed ("Moi, on m'appelle Momo. [...] C'est un diminutif pour Mohammed" p. 51, l.1-4), et raconte à sa mère que "Moïse, il est parti" (l. 20). 

Elle ne le montre pas, mais dans son comportement, on peut voir qu'elle sait qui est Momo. En racontant son histoire à "Mohammed", elle s'excuse pour son absence dans la vie de Momo. Elle dit que son mariage avec le père de Moïse était seulement pour partit de chez elle, et que son mari l'a acculé à laisser Momo quand elle est parti. 

Comme Momo ne lui dit pas sa vraie identité, il n'y a pas de scénario de réconciliation affecté entre eux, mais plus tard ils vont se réconcilier.

Dans le roman entier, le nom de la mère n'est pas cité.

Portrait du père de Momo

                                                

                                        Le père de Moïse 

par Clara et Viola



<<[...] un avocat sans affaires et sans femme[...] >>  (p. 6 l. 8)
Déjà, au début de la lecture, le protagoniste du livre, Momo, décrit son père avec les mots mentionnés ci-dessus. On n'a pas beaucoup d'information sur le travail et l'apparence du père, mais on sait qu'il a l'air très sérieux. Comme ses parents étaient juifs, il a adopté cette religion, mais à son avis, <<Être juif, c'est simplement avoir de la mémoire. Une mauvaise mémoire.>> (p.34 l.8-10). Cela veut dire pense toujours à ses parents, qui ont été tués par les Nazis.

Son comportement envers Momo est marqué par l'idole parfaite, Popol. Après avoir lu le livre, on sait que Popol n'existe pas, mais quand même, le père a des grandes espérances pour Momo, que Popol avait soi-disant satisfaites. Il ne s'intéresse pas à Momo, il le traite comme un être inférieur. En un mot, il ne le traite pas comme son fils.
Sa femme l'a abandonné et on peut s'imaginer que c'est aussi une raison pour laquelle il est tellement dépressif et sans émotions.
À la fin, il se suicide, et par conséquent, il se défausse de sa responsabilité sur Momo.
En résumé, il ne représente pas un père, qui donne de l'amour à son fils, par contre, qui le traite comme une charge.








Clara et Viola








Portrait des prostituées

Les prostituées
par Kastania et Lena W.


Les prostituées de "La rue de Paradis" ont vu Momo grandir avec son filet de légumes chaque jour, au cours des dernière années. C'est la raison pour laquelle elles refusent d'abord quand il veut venir "voir les putes".
Mais ce sont les prostituées qui font un homme de Momo. La nouvelle dans la rue ne le rejette pas et en lui offrant son ours en peluche comme "petit cadeau" il est vraiment devenu un homme.
Après cela, Momo et les prostituées deviennent de plus en plus amis.
Elles parlent beaucoup avec lui et le consolent quand il est triste.
Quand Momo va en voyage avec Monsieur Ibrahim elles sont tristes.
Pour conclure, on peut dire que les prostituées deviennent de plus en plus importantes pour Momo et inversement.

Kastania et Lena W.

Portrait de Monsieur Ibrahim

Monsieur Ibrahim
par Erik et Patrick

Monsieur Ibrahim est un vieux croyant musulman qui habite à Paris dans la rue Bleue où il a sa propre épicerie. Il vient du Croissant d'Or et il est allé en France après la deuxième guerre mondiale. Il n'a plus de famille et il n'a pas de copains en France.


Quand il remarque que Momo le vole, ça montre que Ibrahim n'est pas naïf et il est également intelligent. Il est aussi très tolérant et généreux parce qu'il dit à Momo qu'il doit l'escroquer encore, mais pas les autres épiciers. Il fait la connaissance de Momo et tous les deux deviennent des amis. M.Ibrahim lui donne du vin, des baguettes et d'autres choses pour manger. Il fait la connaissance avec Brigitte Bardot et il lui vend une bouteille de l'eau pour trop d'argent, ce qui montre qu'il est rusé et "fortiche". Après quelque temps, Ibrahim veut faire un voyage avec Momo et tous les deux, ils achètent une voiture. Ils conduisent jusqu'en Turquie et Ibrahim y meurt. Il est en outre généreux parce qu'il lègue son épicerie à Momo.

Portrait de Momo 2




Momo
par Pierre et Jonas

Momo, qui s'appelle en réalité Moise, est un garçon juif de onze ans qui vit  avec son père à Paris dans la rue Bleue. Il veut être un homme et visite les prostitues du rue Paradis et trouve l'attention, que son père ne lui donne pas.

Sa relation avec son père est mauvaise, son père lui parle de son frère imaginaire qui s'appelle Popol.
Le père lui fait croire qui Popol savait tout faire, ce que le père aimait, et c'est violent pour Moise.

Momo doit aussi faire le ménage et les courses, il se sent comme un esclave. Monsieur Ibrahim est pour lui un père est aussi un ami, il croit toutes les choses qu'il lui dit. Pour Momo, cet homme sage est son nouveau modèle et après sa mort, Momo adopte le magasin et il se convertit à l'islam. Momo décide pour lui, qu'il veut être "l'Arabe du coin".

Momo est un garçon curieux, intelligent, drôle et seul. Il cherche de l'amour et quelqu'un qui s'intéresse à lui. Il doit être adulte à cause de son père, qui ne s'occupe pas de son enfant.

Portrait de Momo 1

Momo
par Tabea et Luise

Momo a un caractère avec beaucoup de facettes. Momo se sent seul parfois : l'amour lui manque. Il ne reçoit pas d'amour de son père. C'est pourquoi il va chez les prostitués. Pour lui, elles sont comme des mères qui lui donnent de l'affection. Il est pessimiste jusqu'à la rencontre avec monsieur Ibrahim qui change l'attitude de Momo envers la vie. Momo est très rusé et pas très sincère parce qu'il vole chez Monsieur Ibrahim et il triche par rapport à son père, par exemple avec la pâtée pour chiens qu'il lui sert à la place du pâté.



Il est juif, mais pour lui c'est juste une chose qui l'empêche d'être autre chose. Cependant, Monsieur Ibrahim lui montre sa religion, l'islam, et il il lui apprend des choses écrites dans son Coran comme "la beauté est partout". Ça fait aussi partie de son changement. Il n'a pas de confiance en lui à cause de son père qui le compare toujours avec son frère fictif. Il ne peut pas réaliser les espérances que son père met sur lui.

Portrait de Popol

Le portrait de Popol
par Philipp et Julian


- Popol est le nom familier pour Paul

- Il est très bon en maths
--> "assidu à l'école" (p. 20)

- Super en général (dans toute les aspects de la vie)

- Il est le rêve de son père ("perfection vivante" p. 20)

- Popol est un personnage fictif que le père a inventé.

- C'est l'autre nom de la nullité de Momo
--> c'est-à-dire que le père a utilisé Popol pour montrer à Momo "sa nullité"

Voici comment nous imaginons Popol adulte :
 
hipster-hotties-2

Commentaires d'Eric-Emmanuel Schmitt sur l'oeuvre

Commentaires sur la pièce



Il y a des textes qu'on porte si naturellement en soi qu'on ne se rend même pas compte de leur importance. On les écrit comme on respire. On les expire plus qu'on ne les compose.

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran fait partie de ceux-là. Ecrit en quelques jours sur un coin de table pour faire plaisir à un ami, il s'imposa à moi sans bruit et sans effort. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'il connaîtrait tant de succès ni qu'il ferait le tour du monde ; encore moins que dans beaucoup de pays, je deviendrai désormais " l'auteur de Monsieur Ibrahim ".

Bruno Abraham-Kremer, ami et comédien, vint passer quelques jours chez moi, dans ma maison irlandaise, après un voyage en Turquie durant lequel il avait marché dans les paysages arides de l'Anatolie, visité des monastères soufistes, tourné avec les derviches pour prier… Il revenait tout imprégné de poèmes mystiques liés à l'Islam. Nous nous sommes mis à parler de Rumi, ce magnifique sage et écrivain, de l'humilité qu'il conseille, de la danse comme une prière. Au fur et à mesure que nous échangions, ma pensée s'élevait sur un tapis volant du côté de l'Orient.
Puisque une vie sage a souvent ses racines dans l'enfance, nous avons évoqué nos grands-pères, nous rendant compte qu'ils nous avaient marqués autant que nous les avions aimés. Sous les figures riantes et apaisées de nos aïeux, Monsieur Ibrahim montrait déjà son nez. Puis Bruno me raconta son roman familial, j'évoquais le mien…

Lorsque Bruno Abraham-Kremer me quitta, je lui promis que je lui écrirai un jour un texte qui mêlerait notre amour de cet Islam et les souvenirs de notre adolescence. En réalité, à peine était-il dans l'avion que je commençais à gribouiller. Momo parlait tout seul. Je n'avais qu'à écouter tout ce qu'il me dictait. Une semaine plus tard, j'appelais Bruno Abraham Kremer au téléphone.

- J'ai fait le texte que je t'avais promis.
- Ah, oui… tu as commencé ?
- Non, j'ai fini. Où es-tu ?
- A Paris. Dans la rue.
- J'ai envie de te le lire. Y a-t il un banc près de toi où tu pourrais t'asseoir ?
- Non. Mais il y a le bord du trottoir. Voilà, j'ai les pieds dans le caniveau : je t'écoute.
Et je lui lus d'une traite les aventures de Momo et de Monsieur Ibrahim. De temps en temps, pour m'encourager, il riait. Parfois, je ne l'entendais plus.
- Tu es toujours là ? Tu m'entends encore ?
- Je pleure…

A la fin, je conclus la conversation en lui disant que s'il voulait dire ce texte sur scène, je le lui offrais.
Immédiatement, je songeais à autre chose et me plongeais dans une nouvelle écriture. Pour moi, l'affaire était close. Texte de cœur écrit par cœur, Monsieur Ibrahim demeurait dans une sphère intime, je ne songeais pas vraiment à donner, sinon éventuellement au théâtre, une destinée publique à ce texte.
On ne me laissa pas faire.
Mes proches, mes amis, mon éditeur, tout le monde s'enthousiasma pour ce texte. Loin de me faire plaisir, ça m'agaçait un peu tant les compliments me paraissaient exagérés : pourquoi s'excitent-ils sur ces pages qui ne m'ont rien demandé alors que d'autres m'ont fait transpirer tant d'heures ? Comme tout être humain, j'aime ce qui m'a coûté, ce qui a exigé des efforts car j'y gagne l'estime de moi-même.
J'avais tort. La sueur n'est pas l'indice du talent. Le naturel vaut souvent mieux que force labeur, l'artiste doit admettre que certaines choses lui soient faciles : voilà ce que m'a appris le destin de Monsieur Ibrahim.
Qui sont Momo et Monsieur Ibrahim ?
Deux êtres auxquels personne ne prête attention. Momo, enfant solitaire, n'a plus qu'un père qui mérite à peine ce nom tant son état dépressif l'empêche de prendre soin de son fils, de l'éduquer, de l'instruire, de lui transmettre l'envie de vivre et ses principes. Quant à Monsieur Ibrahim, on lui demande juste de rendre la monnaie correctement. Ces deux êtres vont modifier leurs vies en se regardant. Cette rencontre va les enrichir comme jamais. On a beaucoup glosé sur le fait que l'enfant est juif et l'épicier musulman. On a raison. C'est très intentionnel de ma part. Par là, j'ai à la fois voulu témoigner et provoquer.

Témoigner car dans de nombreux lieux de la terre - des capitales européennes, des ports, des villes américaines, des villages du Maghreb - il y a une cohabitation harmonieuse d'êtres ayant des origines différentes, des religions différentes. A Paris, dans la rue Bleue où se passe cette histoire, une rue que j'ai habitée et qui n'est définitivement pas bleue, résidaient une franche majorité de juifs, quelques chrétiens et des musulmans. Ces citadins partageaient non seulement la rue, mais le quotidien, la joie de vivre, les ennuis, la conversation... Des amitiés ou des sympathies se nouaient entre gens qui venaient d'un peu partout, soit géographiquement, soit spirituellement.

Dans ce quartier populaire sous Montmartre, j'avais le sentiment de vivre dans un lieu riche et foisonnant, où les cultures se rencontraient, s'intéressaient les unes aux autres, plaisantaient de leurs différences, comme par exemple le vieux médecin juif qui expliquait à l'épicier musulman qu'il ne fêterait le Ramadan que s'il vivait en Suède, là où il fait nuit dès trois heures de l'après midi. Or l'actualité journaliste ne se fait l'écho qui de ce qui ne va pas, jamais de ce qui fonctionne bien. Ainsi réduit-elle de façon pernicieuse le rapport juif-arabe au conflit israëlo-palestinien, négligeant les plages d'entente et de cohabitation pacifique, accréditant l'idée d'une opposition irrémédiable. Sans nier le tragique du conflit, il ne faut cependant pas confondre le véritable bruit du monde avec une partie du monde, ni avec le fracas journalistique et politique. Il me semblait important de raconter une histoire heureuse de fraternité. Un de mes plus grandes fierté fut de découvrir que, par exemple, en Israël, les partisans de la paix, arabes, chrétiens et juifs, se servent de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran pour tenter de propager leurs espoir, le faisant jouer dans le même théâtre en alternance, un soir dans sa version arabe, un soir dans sa version hébreu…

Ma provocation fut de donner une image positive de l'Islam au moment où les terroristes défiguraient cette foi en se livrant à des actes immondes. Si actuellement l'islamisme insulte l'Islam, si l'islamisme infecte la planète, il nous faut d'urgence distinguer l'Islam et l'islamisme, arracher de nos coeurs cette peur irrationnelle de l'Islam et empêcher que l'on confonde une religion dont la sagesse millénaire guide des millions d'hommes avec la grimace excessive et mortifère de certains agitateurs.
Les histoires ont leur rôle à jouer dans notre vie intellectuelle, même les petites histoires qui présentent de petits personnages. L'amour qui unit Monsieur Ibrahim et Moïse, parce qu'il advient simplement dans des êtres de chair et de sang dont les sentiments nous sont proches, abolit notre peur de l'autre, cette peur de ce qui ne nous ressemble pas.
Monsieur Ibrahim apprend des choses essentielles à Momo : sourire, converser, ne pas trop bouger, regarder les femmes avec les yeux du cœur, pas ceux de la concupiscence. Il l'emmène dans un univers plus contemplatif et lui fait même accepter l'idée de la mort. Tout cela, Monsieur Ibrahim l'a appris de son Coran. Il aurait pu l'apprendre ailleurs mais lui l'a appris de son Coran. " Je sais ce qu'il y a dans mon Coran " dit-il sans cesse.

Lorsqu'il récupérera son vieil exemplaire, Momo découvrira ce qu'il y avait dans le Coran de Monsieur Ibrahim : des fleurs séchées. Son Coran, c'est autant le texte que ce que Monsieur Ibrahim y a lui-même déposé, sa vie, sa façon de lire, son interprétation. La spiritualité ne consiste pas à répéter mécaniquement les phrases à la lettre, mais à en saisir le sens, à en comprendre l'esprit, les nuances, la portée… La spiritualité vraie ne vaut que par un mélange d'obéissance et de liberté. Voici donc enfin l'explication qu'on me demande toujours, l'explication de ce mystérieux titre, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran.

Belgique, Bruxelles, 16 novembre 2004
Eric-Emmanuel Schmitt



Texte trouvé sur http://www.panachediffusion.com/SpectacleCommentairePiece.cfm?iEventID=6

Vidéo > l'émission "Salut les copains" !


Salut les copains était une émission de variétés (pop music), lancée en 1959 sur la radio Europe 1, qui était diffusée du lundi au vendredi entre 17 h et 19 h. Un sondage indique que 40% des 12-15 ans écoutaient cette émission !

Et c'est bien sûr l'émission que Momo écoute tout le temps et que son père ne supporte pas !!! ;-)
On entend clairement le nom de l'émission plusieurs fois au début du film.

L'émission a touché un vaste public, en partie par sa conception très structurée grâce à laquelle elle a eu une audience plus fidèle que si elle avait été une simple succession de chansons dans le désordre.

Voici un reportage récent qui présente l'émission :



Vidéo > la mixité à l'école / oui ou non ?

La mixité scolaire : pour ou contre ?

Regardez cette vidéo du 4 décembre 1961 !

Elle vous semblera sans doute très bizarre, vous qui vivez dans un pays où la mixité scolaire (tout comme en France maintenant) est courante. Des lycéens et des lycéennes de 1961 sont interviewés sur ce thème.

Ces idées et ce contexte peuvent être très instructifs pour comprendre la fascination de Momo pour les femmes. Peut-être va-t-il dans un lycée de garçons, sans doute est-il plutôt coupé des contacts avec les filles de son âge dans son lycée...







CONTEXTE HISTORIQUE :
Comme le rappelle Antoine Prost dans son Histoire de l'éducation en France, la mixité constitue l'une des révolutions pédagogiques les plus importantes en France. Pourtant, elle s'est effectuée "sans même qu'on y prête attention". L'instauration de la mixité dans les établissements scolaires est très progressive et demeure timide jusqu'aux années 1960. Le premier lycée mixte est le lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur, fondé en 1937. Ce choix répond d'ailleurs plus à des motivations économiques qu'idéologiques. Néanmoins, au cours de l'année scolaire 1958-1959, 30% seulement des écoles primaires sont mixtes.
A partir de la fin des années 1950, le gouvernement favorise la généralisation de la mixité scolaire. En 1959, notamment, le ministre de l'éducation nationale Jean Berthoin décide de ne plus construire que des lycées mixtes. Les collèges d'enseignement secondaire (CES) créés par la réforme Capelle-Fouchet de 1963 sont mixtes dès l'origine. Toutefois, comme en témoigne ce reportage, les lycées de garçons et les lycées de jeunes filles subsistent. L'évolution des mentalités est progressive. Les adversaires de la mixité craignent la distraction des élèves et en appellent au sérieux de l'apprentissage scolaire. Ses défenseurs, à l'inverse, évoquent la curiosité malsaine des élèves, exacerbée par la séparation des sexes et soutiennent que la mixité favorise un enrichissement intellectuel réciproque et la formation de personnalités équilibrées. Les jeunes filles, qui y voient un pas de plus vers l'égalité, sont par ailleurs souvent plus désireuses d'aller dans des lycées mixtes que les garçons.
Finalement, les décrets d'application de la loi Haby du 28 décembre 1976 rendent la mixité obligatoire dans l'enseignement primaire et secondaire. Aujourd'hui, les établissements non mixtes de l'enseignement privé accueillent des effectifs très réduits.

TRANSCRIPTION :
Inconnu :
J'ai été habitué à suivre des études dans un lycée qui n'était pas mixte, et je crois que la présence de jeunes filles attribuerait un nouvel élément, qui serait néfaste aux études, je crois.
Inconnu 2 :
Il peut y avoir une certaine distraction, mais enfin, si l'habitude est prise dès la sixième, je crois que ça serait parfait.
Inconnu 3 :
Ça donnerait plus de courage aux garçons qui voudraient évidemment se faire valoir auprès, auprès des demoiselles, quoi.
Inconnu 4 :
A nos âges ça peut, c'est-à-dire ça peut troubler les études, ça peut troubler certaines études, mais c'est comme tout, on peut faire attention, il peut y avoir des rapports de camaraderie qui sont très utiles.
Inconnu 5 :
Quand il y a des filles dans un lycée, dans une classe, ça influe sur le caractère des garçons, et réciproquement.
Journaliste :
Ça améliore ?
Inconnu 5 :
Oui, ça améliore, c'est-à-dire que ça réduit les différences. On peut dire que les garçons s'efforcent d'être un peu moins brutes, un peu moins, enfin, un peu plus doux, et les filles aussi essayent d'être un peu plus dégourdies qu'elles ne sont d'habitude quand elles sont entre elles.
Journaliste :
Ainsi messieurs les garçons se méfient, mais entrevoient quand même les bienfaits d'une éducation qui leur permettrait de ne plus regarder les filles comme des bêtes curieuses. Pourtant voyez-vous, on doute encore des vertus intellectuelles de ces demoiselles. Et justement ces demoiselles, que nous répondent-elles par la bouche des élèves du lycée Victor Duruy ? Souhaiteriez-vous faire vos études dans un lycée mixte, Mademoiselle ?
Inconnue :
Moi je me trouve très bien dans un lycée de filles, mais enfin je pense que dans un lycée mixte, d'un côté les garçons travaillent, de l'autre côté les filles ça aide peut-être à travailler mieux.
Inconnue 2 :
Je conçois tout à fait qu'on puisse faire des études dans des lycées mixtes, seulement je veux défendre le lycée de filles parce qu'on a toujours, on dit toujours que les filles ont un esprit tout à fait différent de celui des garçons en mal, et moi je trouve que malgré tout ce qu'on peut dire, l'esprit qui règne dans le lycée de filles est très bon. Et donc on peut quand même concevoir les, les lycées de filles aussi sont biens.
Inconnue 3 :
Je trouve qu'on est mieux dans un lycée de filles.
Journaliste :
Pourquoi ?
Inconnue 3 :
Les lycées mixtes ne sont pas assez sérieux en général.
Journaliste :
Ne sont pas assez ?
Inconnue 3 :
Sérieux. Je trouve que entre garçons et filles ce n'est pas possible.
Inconnue 4 :
Ça dépend.
Journaliste :
Pourquoi ?
Inconnue 4 :
Ça dépend, parce que, il y a des résultats quelquefois sont déplorables.
Inconnue 5 :
Je préfèrerais faire mes études dans un lycée mixte que dans un lycée de filles.
Journaliste :
Pourquoi ?
Inconnue 5 :
Parce que ce serait beaucoup plus agréable comme esprit, il y a… On travaillerait plus, parce que les garçons n'aiment pas être dépassés par les filles, les filles n'aiment pas être dépassées par les garçons, alors il y aurait un esprit de compétition.
Inconnue 6 :
A partir des classes terminales, parce que cela peut créer une très bonne ambiance de classe, bien meilleure que quand il n'y a que des filles très, très travailleuses qui ne pensent un peu qu'à ça.

Vidéo > le mouvement "yéyé"

Documentaire sur le mouvement culturel et musical "yéyé" !

Voici une vidéo du 30 mai 1961 qui montre bien la mode des jeunes de l'époque, concernant la musique mais aussi plus généralement, toute la société ! Vu avec nos yeux d'aujourd'hui, c'est assez amusant, mais aussi très instructif !




br />


Source = ici !



CONTEXTE HISTORIQUE :

Historiquement, le mot "yéyé" apparaît pour la première fois sous la plume du sociologue Edgar Morin, dans un article publié dans le journal Le Monde, suite à la grande manifestation qui réunit sur la place de la Nation à Paris le 12 juin 1963 près de 200 000 jeunes venus célébrer le premier anniversaire de la parution du magazine Salut les copains (déclinaison papier d'une célèbre émission radiophonique quotidienne d'Europe 1 créée en 1959 par Franck Ténot et Daniel Filipacchi).
Néologisme construit sur le redoublement de l'onomatopée anglo-saxonne "yeah" ponctuant nombre de chansons rock de l'époque, le mot "yéyé" - passablement péjoratif à l'origine (il s'agissait à travers lui de dénoncer l'inanité d'une "sous culture" jeune vide de sens) - fut très rapidement repris et récupéré par les acteurs du mouvement qu'il entendait dénoncer, et servit bientôt à regrouper et définir tout un groupe d'artistes n'ayant souvent en commun que d'être jeunes et de chanter en Français des adaptations plus ou moins inspirées de grands classiques du rock anglo-saxon. Soutenus (si ce n'est fabriqués de toute pièce) par des médias (radio, TV, presse magazine) découvrant par là même leur nouveau pouvoir, des artistes comme Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Claude François, France Gall, Richard Anthony, les Chaussettes Noires ou Françoise Hardy sont les icônes emblématiques de cet âge d'or de la variété française - le mouvement yéyé demeurant sans équivalent en terme d'engouement populaire dans toute l'histoire de la chanson hexagonale. Car finalement la qualité de ces chansons bubble-gum, aux textes insipides et aux mélodies sucrées, compte peu. Même si d'un strict point de vue musical le mouvement yéyé n'offre du rock anglo-saxon qu'un pâle décalque (toute la dimension potentiellement subversive de cet art adolescent est alors systématiquement gommée ou édulcorée dans des adaptations françaises consensuelles), c'est toute une classe d'âge jusqu'alors invisible qui à travers lui se révèle soudain à elle-même, en se projetant dans l'insouciance et la fausse insolence de ses nouvelles idoles. Cette déferlante du rock dans le champ de la culture populaire française est le premier signe de l'émergence d'une pop culture mondialisée dans laquelle toute la jeunesse occidentale va bientôt se reconnaître.
Le mouvement yéyé, phénomène essentiellement français et passablement artificiel, va très rapidement s'effilocher au fur et à mesure que les véritables amateurs de musique auront accès aux disques anglais et américains originaux et qu'une jeunesse nouvelle, plus engagée et politisée verra le jour. Les événements de mai 68 mettront un terme définitif à cette esthétique insouciante et béate, même si de nombreux artistes liés au mouvement yéyé continueront par la suite leur carrière.

TRANSCRIPTION :

(Musique)
Albert Raisner :
La jeune fille a dix-sept, dix-huit ans. Elle est vendeuse dans un magasin ou peut-être étalagiste ou encore dactylo ou manucure. Elle se prénomme Martine ou bien Chantal, ou Corinne ou même Ivane.
(Musique)
Le garçon, lui, a dix-huit, dix-neuf, vingt ans peut-être, mais il n'a pas fait son service militaire. Il est garçon coiffeur, ou bien aide-comptable ou dessinateur. Ses prénoms sont Daniel, Serge, Gaby. Il est passionné de rock and roll. Il aime les appareils à jetons, les jukebox.
(Musique)
Garçons et filles aiment se retrouver entre eux et de préférence entre eux seuls dans des endroits où ils forment une ambiance très fermée, pour ne pas dire hostile à tout ce qui n'est pas résolument jeune.
(Musique)
Nous vous invitons à suivre cette jeunesse en plein cœur de Paris, au club du Golf-Drouot. Nous avons pu installer nos caméras en essayant de ne pas trahir cette ambiance « âge tendre et tête de bois ».
Eddy Mitchell :
[(...) Crois-moi tu ferais mieux d'apprendre à travailler
Car dormir n'est pas un métier
Yé, yé, yé, yé alors sois-bon
Eddie sois bon, sois bon
Oh Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon
De retour, tu chantes pendant des heures
Je plains tes voisins, je les plains de tout coeur
Tu es de ces gens qui n'ont pas de soucis
Quand tu as du chagrin, tu le noies au whisky
Rien ne t'intéresse car tu as décidé
De prendre les choses du bon côté
Yé, yé, yé, yé alors sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Oh Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon
(Musique)
Eddy Mitchell :
Ta fiancée t'attend car sans toi elle s'ennuie
Ne la délaisse pas, essaye d'être gentil
Avant de l'emmener dans tes surprises parties
Tu pourrais tout au moins lui demander son avis
Puisque tu l'aimes tant, aime-la pour la vie
Va faire un tour à la mairie
Yé, yé, yé, yé alors sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Oh Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon, sois bon
Eddie sois bon].
(Applaudissements)
Albert Raisner :
Bravo les Chaussettes Noires ! Bravo Eddy Mitchell !



Retrouvez plus d'informations ici, sur le site Jalons pour l'histoire du temps présent de l'INA (institut qui archive toutes les images de la télé française).

Vidéo > Brigitte Bardot interviewée

L'interview de Brigitte Bardot sur le tournage du film La vérité (01/06/1960) :

Voici une vidéo de l'INA qui va vous permettre d'imaginer comment était cette actrice à 25 ans, au summum de son succès, à l'époque où elle était l'une des plus grandes idoles françaises...
Les commentaires et transcriptions sont à retrouver sur le site Jalons pour l'histoire du temps présent, un excellent site d'archives vidéo.





ÉCLAIRAGE MÉDIA :

L'interview annonce déjà la couleur d'un certain voyeurisme de l'intérêt pour les "people". Le journaliste ne s'intéresse absolument pas au tournage, au travail en lui-même, mais seulement aux "rapports humains" avec le réalisateur d'abord, avec le mari de Brigitte Bardot ensuite. Les sujets de l'interview, ce sont l'intimité et la vie personnelle de la star. Ceci est paradoxal puisque l'interview est réalisée pendant le tournage, "secret" de La Vérité.
Effectivement, Clouzot ne tient pas à ce que les journalistes envahissent les studios. En 1960, nous constatons déjà que le journaliste veut des confidences exclusives. Le rôle de la télévision consiste à donner au téléspectateur l'impression de se rapprocher de ses idoles. Notons le rôle particulier du journaliste : il est très à l'aise, il joue le rôle du confident, de l'ami, voire du séducteur. Il enferme la comédienne dans le "label BB", l'empêchant de parler de sujets professionnels dans ses allusions à la "mise à nu" et ses blagues douteuses. Il guide et dirige les propos de la comédienne, qui se laisse séduire. Il crée presque une véritable scène de séduction, se comportant autant en animateur qu'en simple journaliste. Il apparaît d'ailleurs à l'écran, en plan large et en gros plan (contre-champ sur lui). Un plan étonnant sur le cadreur est également choisi au montage. Malgré ses propos optimistes, nous savons qu'au moment du tournage, Brigitte Bardot est en pleine crise conjugale. Le journaliste veut qu'elle parle de son mari, qui est alors Jacques Charrier, avec qui elle a eu un enfant, Nicolas, en janvier 1960. Elle fera même une tentative de suicide en septembre 1960 et divorcera en 1963.
La question du journaliste sur les liens entre Brigitte Bardot et Clouzot s'explique par la réputation de Clouzot d'être un réalisateur exigeant, voire colérique, avec lequel les tournages peuvent être le lieu de scènes pénibles. Contrairement à ce qu'affirme Brigitte Bardot, le tournage de La Vérité serait "pesant, lourd et difficile" selon la comédienne Marie-José Nat.


TRANSCRIPTION :

Mario Beunat :
Brigitte, asseyez-vous, je ne vous dérange pas trop?
Brigitte Bardot :
Pas du tout.
Mario Beunat :
Vous êtes vraiment très très gentille car je sais que vous avez eu une journée de tournage particulièrement fatigante. J'aimerais vous poser une question, Brigitte Bardot, c'est la première fois que vous travaillez sous la direction de Clouzot. Clouzot n'a pas la réputation d'être un metteur en scène commode, est-ce que lorsque vous avez appris que vous deviez faire un film avec lui, vous n'avez tout de même pas eu une certaine appréhension ?
Brigitte Bardot :
Je le désirais.
Mario Beunat :
Pourrait-on savoir pourquoi vous le désirez ?
Brigitte Bardot :
Parce qu'elle est l'actrice qui ne désire pas tourner un film sous la direction de Clouzot ?
Mario Beunat :
Vous vous placez sur le plan professionnel du metteur en scène mais en ce qui concerne les rapports d'interprète à metteur en scène, c'est-à-dire les rapports humains, vous n'avez pas d'appréhension.
Brigitte Bardot :
Je vais vous dire, on raconte tellement de choses sur tout le monde qui sont fausses, que je me suis aperçue que c'était une chose fausse de plus. Étant donné que Monsieur Clouzot n'est pas du tout le tyran qu'on croit qu'il est. Au contraire, moi, je m'entends très très bien avec lui, au point de vue tournage, c'est formidable.
Mario Beunat :
Tout se passe bien, donc ce plateau secret, ce plateau défendu, est bien un plateau sans histoires, c'est bien ça.
Brigitte Bardot :
C'est un plateau secret parce que quand il y a trop de monde, on peut pas travailler bien, vous savez, sans ça, sans ça ce ne serait pas un plateau secret. Si au lieu de travailler, nous nous amusions, vous seriez là tous les jours.
Mario Beunat :
Oui, personnellement, cela ne me déplairait pas, croyez-moi.
Brigitte Bardot :
Moi non plus. Bon, alors, en ce qui concerne le travail, tout se passe bien.
Mario Beunat :
C'est donc un plateau sans mystère, la vérité peut être montrée toute nue, si j'ose dire. Sans faire de jeu de mots trop facile !
Brigitte Bardot :
Non, elle n'est pas toute nue.
Mario Beunat
Elle n'est pas toute nue.
Brigitte Bardot :
Non.
Mario Beunat :
Certains le déploreront peut-être.
Brigitte Bardot :
Peut-être, mais enfin elle n'est pas toute nue.
Mario Beunat :
Est-ce que vous arrivez vous à faire une différence entre l'actrice et la femme, c'est-à-dire, est-ce que vous n'êtes pas un peu vous-même victime de ce mythe, BB.
Brigitte Bardot :
Oh non ! Je ne sais pas qui a crée le mythe BB. En tous cas, je suis ravie d'être un mythe, si j'en suis un. Mais je n'y crois pas particulièrement, non, non...
Mario Beunat :
Ça ne vous a absolument pas impressionné, ça ne vous a pas...
Brigitte Bardot :
Il en faut plus que ça pour m'impressionner.
Mario Beunat :
Alors s'il en faut plus que cela, je crois que vous ne le serez jamais !
Brigitte Bardot :
C'est gentil.
Mario Beunat :
On a envie d'être gentil avec vous, Brigitte.
Brigitte Bardot :
Tant mieux, ça me fait bien plaisir que vous me disiez ça.
Mario Beunat :
Ça vous change un petit peu.
Brigitte Bardot :
Oh oui, ça me change.
Mario Beunat :
Et à ce propos justement, à ce propos, on a dit, on a écrit beaucoup de choses sur vous, vous lisez, vous entendez bien sûr. On a parlé de votre vie privée, personnellement j'estime qu'on avait pas à le faire, mais puisqu'on l'a fait, est-ce que vous ne pourriez pas profiter de l'occasion qui vous est offerte aujourd'hui pour mettre les choses au point une fois pour toute.
Brigitte Bardot :
Si, j'ai trouvé cela absolument écœurant parce que tout ce qui a été écrit et dit, c'est en dernier faux et que ça a rejailli sur la santé de Jacques et que je trouve que les mensonges qui arrivent à mettre en jeu la santé d'un homme, c'est vraiment une chose épouvantable.
Mario Beunat :
J'espère qu'il va bien maintenant, qu'il se remet.
Brigitte Bardot :
Oui, enfin, je ne suis pas là pour parler de lui mais enfin c'est quand même une chose qui ne devrait pas être permise, même si on est une actrice, on ne doit pas être en butte à ce genre de choses.
Mario Beunat :
Vous avez raison et j'espère, je souhaite ardemment que cela soit terminé. Un dernier mot. Comment va Nicolas ?
Brigitte Bardot :
Oh Nicolas, il va très bien.
Mario Beunat :
Et bien, vous m'en voyez ravi, voyez-vous.
Brigitte Bardot :
Merci.
Mario Beunat :
Et encore une fois merci.


Retrouvez cette vidéo et des centaines d'autres sur le site Jalons pour l'histoire du temps présent de l'INA (Institut National de l'audiovisuel) qui archive la majorité des images de la télé française.